Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

une fin, ou plutôt, un début
Ca fait longtemps que je ne suis plus passée par ici, et je me suis dite qu'il était temps que j'écrive à nouveau un article pour donner de mes nouvelles.
Comme je n'ai jamais pris le temps de le faire auparavant, je vais me présenter brièvement, moi, mon parcours de vie et la manière dont je perçois tout cela.

Je suis née à Beyrouth, et ai été accueillie par mes parents à l'âge de 11 mois. Contrairement à beaucoup de jeunes qui recherchent désespérément la femme qui les a mis au monde, je pense qu'on a qu'un seul père et une seule mère. De plus, mes parents sont vraiment géniaux, et mon petit frère coquin aussi.

Dès ma naissance, je souffre d'importants problèmes visuels, dus à un glaucome. De plus, à l'âge de sept ans et demi, j'ai perdu complètement la vue de mon oeil gauche, car un petit garçon qui avait trois ans de plus que moi à l'époque a "malheureusement" mal surveillé ses gestes et m'a donné un coup de poing dans l'oeil gauche. Mais je ne suis pas là pour demander de la compassion, au contraire! Ma vie est tout aussi belle et agréable qu'auparavant. Avec beaucoup de volonté, et un soutien indispensable de la part des gens qui nous sont proches, toutes les barrières disparaissent, et la voix est libre.

Avant que je n'ait été contrainte à fréquenter une école, un établissement scolaire quelconque, tout se passait pour le mieux. Mis à part certains regards moqueurs et blessant de certains passants pour mes parents, j'étais considérée comme une petite fille tout à fait normale.
Par contre, dès mes débuts à l'école maternelle, les problèmes ont commencé à surgir. Pour les professeurs, c'était inconcevable de pouvoir imaginer intégrer une élève âgée de quatre ans à peine dans une classe sois disant "normale. Pour une petite anecdote au passage, après que ma mère eut expliqué à ma maîtresse qu'il fallait me traiter tout à fait comme les autres, elle s'est plainte que je ne pouvais pas différencier un biscuit d'une souris dessinés au crayon à papier. Evidemment, pour elle, dessiner au feutre noir pour que je reconnaisse des formes ne signifiait déjà plus me traiter comme les autres!
Arrivés à l'école primaire (en CP), je fus forcée à alterné mon intégration avec des journées passées dans une école spécialisée pour non-voyants. Cela fut un réel cauchemar. Là-bas, on ne nous traitait pas du tout comme des gens sois disant "normaux". On nous mettait des barrières partout. Malgré ma volonté d'apprendre, j'était sans cesse freinée dans mon élan. On s'obstinait à me dire que les maths étaient trop difficiles pour moi, que ce n'était pas la peine que j'apprenne à écrire de manière traditionnelle et que je ne devais travailler uniquement avec le braille. Ensuite, avec tous les efforts faits par mes parents, je pus passer l'année de ma CM1 dans une école privée, à l'écart de l'institution spécialisée tant redoutée. Au cours de cette période, j'ai appris à écrire de manière traditionnelle. Cette année là fut particulièrement difficile, du fait que j'ai dû m'investir un maximum dans ma vie scolaire, afin de prouver que j'était parfaitement apte à suivre un cursus scolaire traditionnel.
Cependant, à la fin de cette année-là, la maîtresse a dit à mes parents qu'il était impossible de continuer sans une aide extérieure, de gens sois-disant qualifiés pour aider les non-voyants (cela reste encore à prouver). Alors, j'ai débuté mon année de CM2 en allant trois jours par semaine dans l'institution pour non-voyants, et les deux autres jours dans une classe traditionnelle. Mais au bout de quelques temps, les profs et la direction de l'école traditionnelle se sont aperçus qu^'il était difficile, voir impossible, de collaborer avec l'institut spécialisé, là à mon avis uniquement pour freiner les non-voyants. Ce n'est pas pour rien qu'ils répètes à tous la même chose : "les aveugles doivent exercer la profession de téléphonistes, de physiothérapeutes...". Dès lors, j'ai ces métiers-là en profonde exécration : Je veux devenir interprète, moi. Est-ce vraiment impossible ? Alors, donnez-en moi une preuve.
A noël de cette même CE2, ma joie fut quand je fus entièrement intégrée dans l'école traditionnelle, école privée à qui je dois une grande partie de ma réussite scolaire. On trouve parfois des perles. Là-bas, j'ai poursuivi ma scolarité jusqu'en classe de 4e. C'était super.
Le matin, je me levais en chantant de joie, et non plus en pleurant de désespoir.
Avec l'aide de mes chers parents, je me suis peu à peu frayée un chemin, j'ai fait mes preuves. Désormais, je peux affirmer qu'avec un peu de volonté, tout est possible. J'ai suivi tous les cours, y compris la géographie et la géométrie, qui, selon les spécialistes, sont des branches impossibles pour les aveugles (jamais d'euphémismes!).
Mais moi, bien qu'encore toute jeune, je voulais tout faire comme les autres. Je ne me sentais aucunement différente.
Avec mes camarades, j'ai eu peu voire pas de conflits. Mes préférés étaient et sont toujours ceux qui m'ont traitée et me traitent comme tous les autres. Si on me respecte pleinement et qu'on ne me fait pas la moindre misère, je ne me sens pas comme les autres. J'aime être taquinée, recevoir des petites remarques un peu moqueuses. J'ai de l'humour, et c'est ça justement qui donne du charme à la vie.
Continuons... Pour ma classe de 3e, j'étais dans une autre école, étant donné que nous avons déménagé dans une autre ville. J'ai passé cette année dans une école privée, et ai obtenu le meilleur brevet (certificat suisse) de ma classe. J'avais enfin une preuve concrète en amin. J'étais comme les autres!!!
Ensuite, au lycée les ennuis ont recommencé. Je me suis inscrite dans un lycée public, ou d'entrée le directeur n'a cessé de me ressasser que pour être admise, je devais fournir un effort dix fois supérieur à celui de mes camarades pour parvenir à un but, même si le fait d'étudier devrait être offert gratuitement à tous. Je savais que cette aventure ne pourrait durer longtemps.
L'année de seconde s'est passée tant bien que mal, ainsi que la moitié de celle de première.
Les gros ennuis, bien que déjà présents dès le départ, on débuté lorsque j'ai tenté d'élucider avec la direction le comportement indécent d'un professeur de français qui ne cessait de m'humilier devant tous mes camarades en me disant que j'étais nulle et en disant qu'avec moi, ce n'était pas la peine de tenter de parler pour résoudre les problèmes.
Cette anecdote a dut être la petite goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Deux semaines plus tard, j'ai, enfin, mes parent sont reçu une lettre disant qu'il n'était plus possible de collaborer sans l'aide de spécialistes. Ils disaient que le fait de transmettre les travaux quelques semaines en avance à mes parents afin qu'ils puissent me les mettre sur support informatique freinait le rapport spontané entre professeurs et élèves. Et, bien qu j'aie une moyenne semestrielle très élevée, ils prétendaient que je n'avais pas une capacité d'analyse suffisante et que l'anée suivante, j'allais avoir de sérieux problèmes, notamment en philosophie, branche que je n'avais jamais étudiée auparavant (c'est un peu facile de prévoir des catastrophes six mois avant que les cours aient débuté!).
Voici une fameuse phrase que j'ai entendu au moins une fois chaque année pendant 14 ans : "cette anée, ça va, mais l'année prochaine, ça n'ira plus".
Donc, c'était en mars 2002. Me sentant trahie, j'ai décidé de changer d'école. Mes parents on fait mon bonheur en me mettant dans un lycée privé français où j'ai fait la fin d'une classe de première, et, n'ayant pu me présenter aux épreuves anticipée cette année-là, devant me mettre à niveau avec le système français, j'ai ensuite repris une classe de première et une de terminale. J'y ai majoritairement passé de très bons moments.

Le reste suivra avec la description de ma vie lycéenne et du déroulement de mes épreuves du Bac.

Et une fois de plus, le titre de cet article n'a rien à voir avec son contenu. En fait, je me demandais si le fait d'avoir son bac était la fin de quelque chose d'important, ou si, au contraire, ce n'était qu'un début.

Désolé pour la longueur de cette article. Ceux qui ont lu jusque à la fin sont courageux!
Ecrit par Naelia, le Mercredi 23 Juin 2004, 23:41 dans la rubrique Récit d'une vie jour pour jour.

Commentaires :

tgtg
tgtg
24-06-04 à 21:22

je suis

courageuse alors :o))))

tu as un style qui est très agréable à lire!!!!

 
Naelia
Naelia
24-06-04 à 22:38

Re: je suis

merci beaucoup Tgtg. Pour aller de l'avant, il ne faut jamais perdre sa volonté, sinon, on peut plus rien faire. Bisous a+

Et bravo d'avoir lu jusqu'à la fin! lol

 
renolia
renolia
29-06-04 à 12:43

Pas mal ton article!

Coucou!
Eh bien ma foi, toi qui me disais que c'était mal rédigé!!! Bravo! qu'est-ce que ce serait si c'était bien rédigé? du Proust?...
Trève de plaisanteries!

sinon, eh bien écoute, je remarque qu'en Suisse aussi les profs sont charmants! Moi aussi je me suis fait humilier par une prof de français qui nous avait fait lire un texte dans lequel il y avait des aveugles qui mandiaient, et c'est moi qui avais eu la chance de lire ce passage!
L'essentiel est que tu trouves finalement ta voie. Le tout est de le vouloir, car avec de la volonté on peut franchir les barrières...
A+++

 
Eric
06-07-04 à 12:13

Bravo Naelia

J'ai lu ton histoire avec beaucoup d'attention, bien que je la connaissais en grande partie déjà.

Tu as été très courageuse pour arriver jusqu'ici et je te félicite très sincèrement.

Continue comme ça, tu vas arriver à ton but.

De tout coeur avec toi.

ton cousin Eric